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59% des actifs se disent personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail
| Santé au travail
A l’occasion de la 3e édition de la campagne Semaine de la Santé Auditive au Travail qui est programmée du 15 au 19 octobre 2018, les experts de l’association JNA ont souhaité évaluer la réalité des impacts du bruit et des nuisances sonores subis sur le lieu de travail par les actifs exerçant une activité professionnelle.
L’association JNA et l’Ifop ont donc mené une enquête en ligne auprès d’un échantillon de plus de 1 000 personnes, représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus, selon la méthode quotas, entre le 14 et le 19 septembre 2018.
Près de 6 actifs sur 10 se disent personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail (59%), dont 19% « souvent ». Un chiffre en augmentation de sept points par rapport à l’an dernier. Plus exposés et plus touchés, les ouvriers ne sont pas les seuls à être concernés : une nette majorité des salariés des secteurs des services (54%) et de l’administration (60%) sont eux aussi gênés par le bruit à leur poste de travail.
Par ailleurs, l’importance de cet enjeu comparé à d’autres enjeux de qualité de vie au travail souligne encore l’importance croissante que lui accordent les actifs occupés. Le différentiel entre « Enjeu plus important » et « Enjeu moins important » est positif pour quatre des enjeux de qualité de vie au travail testés sur cinq.
Agir sur le bruit et les nuisances sonores au poste de travail est plus important :
- que le sentiment de confort de l’espace de travail (+7 points),
- que son éclairage (+5),
- que son emplacement (+4),
- et que sa température (+1).
Par ailleurs, une majorité des personnes gênées souligne aussi les impacts négatifs sur sa santé au travail en général : le comportement (fatigue, nervosité, agressivité, lassitude) (83%), et l’équilibre général de la santé (somnolences, maux de tête, anxiété, etc.) (69%).
Plus inquiétant, le bruit au travail est susceptible de générer des troubles auditifs chez les actifs occupés faisant état d’une gêne.
Cette gêne auditive liée au bruit et aux expositions sonores au travail s’exprime notamment au travers de difficultés de compréhension de la parole dans certaines situations.
En effet, pour les actifs occupés en général, le bruit et les nuisances sonores sur le lieu de travail sont par
ailleurs sources de difficultés de compréhension de la parole lors d’échanges au poste de travail, et lors de conversations téléphoniques (respectivement 49% et 48% des actifs occupés en font le constat).
Dans une moindre mesure, ils sont aussi sources de gêne à l’origine de difficultés de compréhension dans les réunions, qu’il s’agisse de réunions de travail (33%) ou bien de déjeuners collectifs ou d’affaires ou séminaires (29%).
Sur tous ces points, les cadres, dont l’activité est davantage portée sur les interactions (rendez-vous client, réunion, etc.), sont plus touchés.
Enfin, le bruit et les nuisances sonores sont à la source de difficultés de perception des signaux d’alerte pour près d’un quart des actifs occupés (23%), dont 30% des ouvriers et 34% des personnes travaillant dans la construction, dont les métiers manuels surexposent à de potentiels dangers physiques sur le lieu de travail.
Seuls près de 4 actifs en poste de travail gênés sur 10 (39%) ont consulté un médecin du travail de l’entreprise ou du Service de santé au travail, ou un médecin ORL ou spécialiste pour réaliser un test de l’audition suite à la gêne auditive ressentie.
Dans le détail, 27% des actifs occupés se disant gênés par le bruit au travail ont déjà consulté un médecin du travail de l’entreprise ou du Service de santé au travail et 22% ont consulté un spécialiste ou un ORL.